Depuis la dernière fois que je suis venue écrire par ici (ne comptons ni les jours, ni les mois, c'est trop déprimant), j'ai l'impression qu'une foule de choses s'est passée dans ma vie. Et dans le même temps, rien n'a drastiquement changé. Mais j'ai voyagé (un peu), déménagé (à 10 minutes de mon ancien appartement), me suis remise au sport (sérieusement) (depuis trois semaines), et ai profité de la vie (beaucoup). 

Le week-end dernier, presque sur un coup de tête, j'ai décidé de retrouver mes racines bretonnes, pour trois petits jours. Et cette escapade morbihannaise m'a fait un bien fou. J'ai pu recharger mes batteries (je n'avais même pas réalisé avant à quel point je courrais dans tous les sens depuis des mois sans m'arrêter), prendre le temps de discuter en famille, refaire le monde à 2h du matin, aller courir juste pour le plaisir de sentir le soleil sur ma peau, ramasser des pommes et manger des châtaignes et des cèpes. Et surtout, surtout, aller voir la mer.

Je ne sais pas si c'est juste moi, ou si tous les gens nés près de l'océan ont cette tendance à toujours y revenir, mais je ne peux pas concevoir un retour aux sources sans aller voir la mer, justement. Se balader le long des plages, sur les sentiers côtiers. Sentir le vent dans ses cheveux, respirer l'air salé, chargé d'embruns, qui fait remonter à la surface tant de souvenirs d'enfance, tant d'étés à la plage. Râler parce que l'on a du sable dans ses chaussures. Puis être contente de marcher, pieds nus, dans cette poudre jaune pâle un peu chauffée par le soleil. Écouter le bruit du ressac. Observer les vagues venir s'échouer sur la plage.


Puis s'arrêter un instant, admirer le soleil qui se couche. Regarder le ciel prendre des couleurs rosées, orangées, puis s'assombrir tout à coup. S'amuser de la forme des nuages, qui ressemblent tantôt à un chien, tantôt à la France. Et simplement profiter du moment présent et de la chance d'être là, en tête à tête avec l'océan.

Puis faire marcher sa mémoire, engranger tous ces souvenirs, ces paysages, ces sensations, cette odeur d'écume, de sel, d'algues et de mer, et se dire à bientôt, à dans deux mois.

(et promis, cher lecteur égaré qui s'arrête ici, je vais revenir dans le coin plus souvent. J'espère que toi aussi, tu resteras un peu et que tu profiteras de ces petites bouffées d'air frais de l'océan).