Red Centre #3 - King's Canyon sous les nuages
Après un premier jour à Alice Springs
et la découverte –plus que rapide- de cette petite ville perdue au
milieu du désert, il était temps de commencer les choses sérieuses. A
savoir embarquer dans le minibus qui allait me conduire pendant trois
jours au beau milieu du désert, pour admirer Uluru, Kata Tjuta et King’s
Canyon. A six heures du matin ce dimanche-là, nous (la fille que
j’avais rencontré la veille, une autre fille partageant notre dortoir
cette nuit-là et moi) étions levées, nos sacs étaient faits et nous
avions pris notre petit déjeuner matinal dans un froid glacial. Car oui,
dans le désert, la nuit, en hiver, il fait froid. Moins de 5°C en
moyenne. Ca fait rêver, hein ?
Cinq heures de route plus tard,
entrecoupées par des pauses pipi et un ravitaillement de bonbons dans
le seul petit magasin à des centaines de kilomètres à la ronde, nous
nous arrêtons enfin sur un parking, au milieu de nulle part. Autour de
nous, la terre est rouge, les cailloux sont rouges, les roches aussi.
Seul le ciel est gris et menaçant. Car oui, histoire de compliquer
l’affaire, la pluie menace de tomber. Un comble pour un endroit supposé
désertique !^^ Voyons le bon côté des choses, je fais partie des 10% de
voyageurs qui ont vu la pluie dans le désert rouge !
Le groupe
avec qui je suis est vraiment sympa. Une vingtaine de personnes, des
nationalités différentes (même si forcément, comme partout en Australie,
la plupart des touristes sont français) et une bonne ambiance. Le
programme de l’après-midi est simple, deux heures et demie de randonnée
autour de King’s Canyon, plus de 6kms à parcourir. Pour un premier
contact avec le désert, j’en ressors le souffle coupé. L’endroit est
sublime, et la vue depuis le haut du canyon est impressionnante. Certes,
la randonnée n’est pas facile et de tout repos, d’autant qu’elle
commence par la montée d’une centaine de marches escarpées, mais
l’effort vaut le coup. Après une heure et demie de randonnée, nous nous
arrêtons dans un petit coin de paradis : the Garden of Eden. Un trou
d’eau entouré d’arbres au milieu du canyon. La balade se poursuit encore
une petite heure, avant de terminer la boucle et de revenir au point de
départ.
De retour dans le bus, notre
guide nous annonce notre prochaine activité : aller se perdre au milieu
de la forêt pour récolter du bois, qui nous servira pour le feu de camp
de la soirée et du lendemain. Au moins, ça a le mérite d’être original.
Ceci dit, il n’attend pas de nous que nous ramassions des petites
branches mortes mais des troncs de plus de deux mètres de long.
Une
fois notre devoir accompli, direction le campement. Enfin campement,
tout est relatif. Situé au milieu de nulle part, sans eau courante et
toilette, le campement est simplement constitué d’un abri en tôle. Notre
guide prépare le feu de camp, et commence à cuisiner le repas. Et
honnêtement, même si la température extérieure ne dépassait pas les 5°C
et que nous gelions au milieu du désert, cette soirée-là, et la nuit à
la belle étoile qui s’en est suivie, était vraiment une des plus
mémorables de celles que j’ai passées en Australie. Car oui, il faut le
souligner, nous avons dormi à la belle étoile. Sans tente, sans matelas.
Juste dans un sac de couchage et un swag, sorte de sac de couchage
imperméable australien composé d’un fin matelas. Si le ciel était
nuageux quand nous nous sommes couchés, quand j’ai ouvert les yeux aux
alentours de minuit, il s’était dégagé. Et voir des milliers d’étoiles
et apercevoir la voie lactée, je vous jure, ça n’a pas de prix !
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